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Même si je suis un fervent amateur de crème glacée, j’admets que, quelque part vers le bas de la pinte, je perds le goût de la crème glacée. Seul un engagement impassible à l’égard du travail me permet d’aller jusqu’au bout. De même, au début de ma pratique du yoga, j’ai connu une perte d’intérêt. Je m’ennuyais et seule la routine me soutenait.

Cela arrive très facilement : Nous nous lassons de nos biens, de nos professions, voire de nos glaces. Nous avons envie des premières bouchées. Je pense que c’est ce qui nous attire dans les voyages, où la nouveauté n’a pas de fin.

L’état d’esprit du touriste m’intéresse. D’une certaine manière, la crème glacée a meilleur goût. Les couchers de soleil sont certainement plus beaux. Et les étrangers sont toujours plus séduisants. Mais en fait, je sais que ce n’est pas tout à fait vrai. Ce qui est vrai, c’est qu’en tant que touriste, je suis plus ouvert, plus réceptif et plus curieux.

C’est pourquoi je pense à cette fois où mon intérêt pour le yoga s’est ravivé en un instant. Un après-midi, mon professeur est entré dans la salle de pratique, a demandé notre attention et a déclaré que nous allions faire la pratique “à l’envers”

Elle a précisé qu’elle nous enseignerait les postures dans l’ordre inverse, en nous faisant commencer là où nous finissons habituellement. Pour le reste, c’était un cours normal. Et c’est ainsi que le yoga m’est apparu comme une nouveauté. Comme un débutant, mais avec un meilleur équilibre, je suis redevenu un touriste. Grâce à ce choc, mon intérêt s’est réveillé.

Je reste impressionné par la façon dont cet événement a ravivé mon intérêt pour quelque chose que je pensais si bien connaître. C’était une leçon sur la façon de devenir un touriste sans quitter le quartier.

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